Le loxoscelisme cutané en Tunisie : particularités cliniques et thérapeutiques - 20/11/19
Résumé |
Introduction |
Le loxoscelisme est une envenimation par morsure d’araignée du genre Loxosceles. Il est responsable de manifestations cutanées et rarement viscérales.
Matériel et méthodes |
Étude rétrospective incluant tous les patients hospitalisés pour une morsure d’araignée durant 10 ans (2010–2019).
Résultats |
Trente-cinq patients d’âge moyen 43 ans ont été inclus. Le sex-ratio H/F était de 1/2,88. La morsure survenait surtout en période estivo-printanière (80 %). Vingt pour cent des patients affirmaient avoir vu l’araignée. Dix-neuf patients avaient présenté une fièvre et 5 patients avaient d’autres signes généraux (céphalées, arthralgies, asthénie). Un placard inflammatoire bien limité de taille moyenne de 11,2cm était constaté chez la majorité des patients (91,4 %) avec une nécrose centrale (57,1 %) et une induration sous-jacente (51,4 %). Les autres manifestations cutanées étaient une lésion bulleuse centrale (34,3 %) et une ulcération (14,3 %). Une traînée lymphangitique et une adénopathie satellite étaient associées dans 11,4 % et 8,6 % des cas respectivement. La morsure était localisée essentiellement au niveau de la cuisse (45,7 %) et le tronc (20 %). Les autres localisations étaient : membres supérieurs (14,3 %), cou (11 %), fesses (8,6 %) et sein (5,7 %). Une éruption à type d’exanthème maculo-papuleux et de pustulose exanthématique aiguë généralisée était notée dans 20 % des cas chacune. Un cas d’anémie hémolytique et 5 cas de cytolyse hépatique étaient également observés. Une antibiothérapie (ATB) par voie générale était prescrite chez la majorité des patients (91,4 %) avec une durée moyenne de 15jours. L’association amoxicilline-acide clavulanique et doxycycline était la plus fréquemment utilisée (43 %). Dix patients ont bénéficié d’une nécrectomie après un délai moyen de 13jours. Ces patients avaient une taille de nécrose et d’induration supérieure aux autres (p=0,012 ; p=0,005 respectivement). L’évolution était favorable en 30jours (5–60jours).
Discussion |
Le diagnostic de loxoscelisme repose sur un faisceau d’arguments cliniques, l’araignée n’étant identifiée que dans 13 % des cas. Notre série rejoint les études précédentes quant à la prédominance féminine et la survenue en période chaude. Elle se distingue par une fréquence plus élevée de l’évolution nécrotique (classiquement dans 20 % des cas) et des éruptions généralisées associées (24 % dans la littérature vs 40 % dans notre étude). La cuisse est le site préférentiel de morsure, ce qui est concordant avec nos résultats. Cependant, des localisations particulières (cou, fesses, seins) ont été relevées dans notre étude. L’atteinte viscérale hématologique ou hépatique, rarement décrite dans la littérature, a été observée chez 6 de nos patients. D’après nos résultats, l’ATB est le traitement de 1re intention ; la chirurgie est indiquée pour les nécroses étendues.
Conclusion |
Le loxoscélisme est une cause de nécrose cutanée à ne pas méconnaître dans le pourtour méditerranéen.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Araignée, Loxoscelisme, Nécrose cutanée
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2019.09.452. |
Vol 146 - N° 12S
P. A279 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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